911 le 7 janvier 2016
Pages: 216
Lorsqu'il devient ambulancier dans l'un des quartiers les plus difficiles de New York, Ollie Cross est loin d'imaginer qu'il vient d'entrer dans un monde fait d'horreur, de folie et de mort. Scènes de crime, blessures par balles, crises de manque, violences et détresses, le combat est permanent, l'enfer quotidien. Alors que tous ses collègues semblent au mieux résignés, au pire cyniques face à cette misère omniprésente, Ollie commet une erreur fatale : succomber à l'empathie, à la compassion, faire preuve d'humanité dans un univers inhumain et essayer, dans la mesure de ses moyens, d'aider les victimes auxquelles il a affaire. C'est le début d'une spirale infernale qui le conduira à un geste aux conséquences tragiques.
Annoncé comme policier, ce livre répond plutôt au genre du roman noir ; l’histoire contée suit le quotidien d’un jeune homme, CROSS, étudiant en médecine sur sa première année. Le style du récit évolue vers le reportage tout en douceur nous entraînant avec lui. Les scènes dépeintes sont, ainsi, plus précises et denses à mesure que l’on avance dans l’histoire.
Le métier d’ambulancier urgentiste prend ici une dimension dure, voire insoutenable dans certaines circonstances. La limite entre bien et mal est de mise, nous interrogeant sur nos propres choix. En pareille situation, lorsque sang, mort et douleur se côtoient sans laisser de place à la réflexion, quel aurait été notre parti pris? L’empathie côtoie le cynisme lors de situations graves auxquelles doivent faire face les ambulanciers. Dans ce quotidien de l’urgence médicale et sociale, les décisions prises et dépeintes ne sont pas toujours « morales » et peuvent même, parfois, s’opposer à nos propres positions : être obligé de prendre rapidement une décision, légalement condamnable mais humainement nécessaire pour sauver le plus grand nombre, en aurions nous été capables? De même, au prix d’une soit disant loyauté au corpus, les pires décisions ou erreurs sont pardonnées alors que des vies sont perdues sciemment.
L’horreur de la rue, de la misère et des addictions, sans cesse rappelées, font office de fil rouge, un fil rouge très réaliste au demeurant où l’amour n’a que peu de place.
Il s’agit d’un bon roman car l’attention est très vite captée et l’histoire bien écrite ; cependant, la fin proposée me laisse sur ma faim. Je me serais attendue à une chute réelle et construite où un dernier chapitre conclusif aurait été bienvenue.
Je mets 3 étoiles sur 4 : une pour les personnages et le sujet, très réalistes malgré la noirceur du milieu, une pour l’histoire dans laquelle on entre vite, un style clair et fluide, une pour le sujet actuel et transposable. Mais la fin ne m’ayant pas convaincu, je n’ajouterai pas la quatrième étoile.