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L’Impasse d’Estelle Tharreau : impossible de faire demi-tour

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L'impasse L’Impasse d’Estelle Tharreau : impossible de faire demi-tourle 13 février 2017
Pages: 260

Au cœur de Chanzy, ville minière en plein déclin, trois femmes, deux hommes et un enfant se partagent une cour baptisée « l'Impasse ». Tous ne survivront pas à la haine qui les lie. Revenu sur les lieux de son enfance, le policier David Bertal suivra, au fil des vengeances et des trahisons, le chemin qui le conduira à affronter les acteurs de son passé. Mais, entre doutes et remords, parviendra-t-il à déchirer le voile noir qui entoure la vie et les secrets de ceux qu'il a aimés autrefois ?

Ce que j’adore dans le concept de notre blog, c’est qu’il est réservé aux auteurs qui ont écrit leur premier voire leur second livre. Ca me permet d’avoir la chance de voir les changements de ton, d’écriture, voire même comme c’est le cas ici, de genre littéraire.

Malheureusement ce changement n’est pas toujours heureux pour tous.

A ce jour j’ai pu constater globalement trois catégories courantes (et une qui l’est beaucoup moins) chez les primo-auteurs.

On a d’abord ceux qui ont commis une première oeuvre moyenne et qui, du coup, par manque de confiance en eux, hésitent à se lancer dans une seconde aventure.

On a ensuite ceux qui ont eu, dès le premier opus, de connaître un succès fulgurant et, se cassent la figure avec le second parce qu’ils croient avoir tout compris.

On a enfin ceux qui ont commis un bon livre et qui, encore tout surpris de leur succès, se servent à bon escient de tout ce qu’ils ont appris pour en faire une second encore meilleur.

Et puis il y a ceux qu’on n’attendait pas du tout.  Ils arrivent tout timides avec leur très bon premier livre. Ils vous regardent avec des yeux tout étonnés quand vous dites que vous l’avez aimé et que vous leur promettez beaucoup de succès dans le genre qu’ils ont choisi et là, ils vous pondent un livre dix fois meilleur, dans un genre totalement différent, une écriture complètement métamorphosée et, bien sûr, toujours le plus innocemment du monde.

C’est exactement l’impression que j’ai eue avec « L’impasse » d’Estelle Tharreau.

J’avais adoré « Orages« , son premier livre. Un très bon thriller dans lequel l’auteur maniait avec efficacité le suspense et surtout la complexité des personnages. Mais bon, les héroïnes étaient une mère et une fille et l’auteur une jolie petite blondinette avec des tâches de rousseur donc j’avais mis en partie sur le compte d’une fine psychologie le découpage habile de l’intrigue même si déjà j’avais senti un goût certain pour le « puzzle » puisque je suis passé par toutes les solutions avant de m’apercevoir, à la fin du livre, que ce n’était rien de ce que j’avais imaginé.

Là il ne s’agit plus d’un thriller mais d’un polar pur et dur, dont les personnages principaux sont des hommes (ou du moins ce qu’on veut nous faire croire). Il ne s’agit plus non plus d’une simple affaire de famille à résoudre mais d’un énorme sac de noeuds dont l’intrigue commence dans une petite cour, appelée très à propos « l’impasse » et embrase une ville toute entière.

Et encore une fois, bien malin qui trouvera le coupable et le motif avant la fin !

Comme pour « Orages« , Estelle Tharreau a trouvé le moyen de faire parler et décrire chacun des personnages de façon à ce qu’on ait une idée précise de leur psychologie. Chaque dialogue est donc extrêmement précis et le vocabulaire utilisé pour chacun d’eux leur colle à la peau. Pourtant il y en a des personnages différents entre le politicien véreux, la secrétaire ambitieuse, le policier un peu perdu et même le petit beur de la cité ! Ca mérite bien une étoile non ?

L’histoire est très originale. Je n’en dirai pas plus mais je salive par avance de la tête que vous ferez quand vous aurez tourné la dernière page (et pour les petits malins qui veulent la lire en premier je préfère d’office vous dire que même là vous serez loin d’avoir tout compris). Une étoile sans hésiter.

L’écriture est au moins aussi magistrale que pour le premier. Meilleure même, plus mûre, moins timide et plus « polar » sans pour autant perdre de son élégance. En fait il s’y décèlerait presque un soupçon d’Agatha Christie.

Je me rappelle avoir déclaré « Orages » coup de coeur du mois parce que les autres candidats me semblaient en avoir encore « sous le capot » et n’avaient pas donné leur plein potentiel. Je ne m’attendais vraiment pas à ça ! Pourtant j’aurais dû, vu que c’est édité par Taurnada !

Comme d’habitude, le livre en lui-même et son format qui donne des envies de collection ainsi que la couverture qui est, encore une fois, bien choisie (mieux même que pour « Orages » je trouve), lui fait gagner une étoile.

Enfin quelle que soit la taille de votre PAL, « L’impasse » se doit d’y figurer. Si vous m’avez fait confiance et lu « Orages », je peux vous garantir que vous allez raffoler de celui-là.

 

 

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2 comments

  1. ESTELLE THARREAU

    JE T’ADORE CIENAAAAAAA! MILLE MERCIS!

  2. Faut pas, faut pas. Si ca avait été mauvais, jolie frimousse ou pas !!!! 😉
    Mais là franchement y avait rien à dire. J’ai hâte que les lecteurs qui m’ont dit avoir découvert « Orages » grâce au blog et s’être régalés, découvrent celui-là !!

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