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« Les contes interdits » tiennent-ils leurs promesses ?

édité par ADA

Il y a peu de temps, un lecteur du blog m’a envoyé un message pour me parler d’une collection de livres d’horreur, qui, à ses dires, allaient « me dresser les cheveux sur la tête ».

C’est ce qu’on me dit à chaque fois et je n’aurais peut-être que juste noté le nom dans ma liste PAL s’il n’avait ajouté que cette collection se spécialisait dans les contes revisités.

Quesako ?

Tout le monde sait que les contes de notre enfance sont une réécriture « innocente » des versions originales.
La maison d’édition québécoise ADA a décidé de faire le chemin inverse : prendre le conte « pour enfants » et en faire une réécriture horrifique mais surtout moderne, réservée aux dix-huit ans et plus.

À ce jour, la collection compte dix huit tomes et s’agrandit régulièrement.

Bon, ça excite déjà la curiosité mais lorsque j’ai appris que l’un de ceux-ci, à savoir « Hansel et Gretel » de Yves Godbout, a valu à l’auteur et sa maison d’édition de se retrouver au tribunal pour apologie de l’inceste et le livre interdit à la vente, il fallait que j’aille voir de plus près.

J’ai donc acheté la collection et, mes amis obscurs. J’en ai lu plusieurs dont vous trouverez la critique dans ce blog mais… une fois lus je vais mettre toute cette « littérature » à la poubelle. Pourquoi ?

  • la qualité  est très hétérogènes que ce soit en matière d’horreur ou de respect des consignes (la réécriture du conte). Certains respectent et pour d’autre on se demande de quoi ils parlent. Cela doit dépendre de ce qu’on cherche au départ mais pour les critiquer je me suis posé les deux questions suivantes en plus de la qualité d’écriture :
    • est-ce que j’ai eu peur ?
    • est-ce qu’on retrouve le conte d’origine ? Pour certains c’est carrément un gros OUI pour l’un ou les deux. Pour d’autres on se demande ce que le livre fait dans la collection.
  • tous les auteurs n’ont visiblement pas une vision très « qualitative » de l’horreur et se contentent de noyer leur histoire dans l’hémoglobine, le sexe ou les deux… dommage.
  • ce qui m’amène au point où certains auteurs confondent horreur et Youporn et là on peut vraiment trouver du gratiné comme de la pédophilie et du SM bien hard. Je ne parle pas de ceux qui règlent leurs comptes avec une catégorie de personnes bien particulières (comme les personnes obèses) et étrangement lorsqu’il y a viol et tortures sexuelles ce sont toujours des femmes. Les quelques personnages féminins qui y figurent sont soit des prostituées, soit des nymphomanes sadiques soit de « mauvaises filles » et donc qu’elles se fassent torturer ou violer ne leur pose visiblement pas de problème…
  • dernier point et pas des moindres, je ne suis pas à la fin de la collection mais, de toute évidence, la diversité n’est pas le point fort de ces livres : aucun LGBT, aucun personnage non québécois, aucun personnage principal de couleur … Bref, nous sommes au XXIeme siècle tout de même, si on veut revisiter un conte pour le rendre moderne il faudrait peut-être y penser.

Bien sûr il en faut pour tous les goûts mais je me sens trahie. Le contrat (réécriture des contes) n’est en majorité pas tenu et la plupart sont juste un ramassis d’horreurs que la mention « pour lecteur averti » ne suffit pas à décrire.

Collection « Les contes interdits » par ADA éditions

 

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