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Animals de Ceridwen Dovey : tellement humains !

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Animals Animals de Ceridwen Dovey : tellement humains !le 3 novembre 2016
Pages: 284

Au seuil de la Vie Éternelle, Elizabeth patiente. À ses côtés, dix animaux tués lors de conflits armés. Aucune âme ne sera autorisée à passer avant qu'elle n'ait fourni la preuve irréfutable de sa foi. Alors pour tromper l'ennui, elles racontent leur histoire. Une moule victime de Pearl Harbour, un ours affamé durant le siège de Sarajevo, un chien fauché sur le Front Est de la Seconde Guerre mondiale, un perroquet mort sous les bombes à Beyrouth en 2006, ou encore une tortue (ayant appartenu à la fille de Tolstoï !) égarée dans l'espace pendant la Guerre Froide...

Pourquoi les animaux suscitent-ils une empathie que nous semblons incapables d'éprouver envers nos semblables ? À travers ces dix trajectoires, et autant d'hommages littéraires – à Jack Kerouac, Sylvia Plath ou encore Colette –, Ceridwen Dovey nous offre une fable malicieuse aux accents philosophiques. Regard sur le monde animal, victime collatérale de notre absurde brutalité, mais aussi sur l'humanité, cette relecture de l'Histoire contemporaine en dix chapitres nous rappelle le pouvoir de rédemption de la littérature et de l'imaginaire. Animals en dit plus sur nous que nous ne voulons bien l'admettre...

« Elle sentait que cela  ne me plaisait pas quand le ton partait vers ce style ironique et moqueur que les auteurs humains semblent systématiquement adopter lorsqu’ils écrivent du point de vue d’un animal » 

Cette citation tirée du livre résume à elle toute seule le ton employé. Bien que « Animals » soit un recueil de dix nouvelles, chacune représentant un animal qui raconte sa vie et ses derniers instants passés en plein coeur d’un conflit humain, jamais l’auteur ne se complait dans la fable animalière.

L’humour est omniprésent et je me suis prise souvent à rire quand par exemple, une moule essayait d’expliquer ses peines de coeur ou qu’un chien nous informait le plus sérieusement du monde, être devenu bouddhiste et donc végétarien pour être sûr de se réincarner en humain.

Cependant qu’on ne s’y méprenne pas. Sous couvert de récits animaliers c’est une critique caustique et sans concession de notre monde qui est faite, de sa cruauté, de son illogisme et chacun de ces animaux mourra au final à cause de la bêtise humaine.

Chaque nouvelle est aussi l’occasion pour l’auteur de rendre hommage à un grand écrivain et, ce qui est le plus époustouflant pour une seconde oeuvre ( son premier livre « Les liens du sang » sera prochainement critiqué sur le blog) c’est que chacune d’entre elles adopte le ton  et l’écriture de l’auteur à qui cet hommage est rendu. C’est donc un exercice extrêmement difficile et périlleux auquel s’est adonné Ceridwen Dovey avec un total succès.

Animals est un livre qu’il faut avoir dans sa bibliothèque pour tout amateur de littérature. Il se lit facilement, mais cependant est d’une grande profondeur. Humour, tendresse, tristesse, réflexions s’y mêlent harmonieusement pour en faire une oeuvre vraiment à part.

Compte tenu du fait que le livre est traduit de l’australien. Il est aussi nécessaire, ici, de féliciter grandement les traducteurs Joachim Zemmour et Marianne Colombier pour la difficile tâche qui leur a été attribuée. j’ai eu la chance de pouvoir lire quelques extraits de la version originale et honnêtement le rendu, tant du vocabulaire que l’esprit même du texte est tout simplement hors pair.

Histoire originale, écriture sans faute et personnages plus qu’attachants font qu’il m’est totalement impossible de mettre moins que cinq étoiles à cette oeuvre qu’encore une fois, je recommande chaudement d’avoir dans sa bibliothèque et de lire quelque soit l’âge du lecteur d’ailleurs.

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