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Double amnésie de Céline Denjean : rien de pire qu’un cadavre dans le placard

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Double amnésie Double amnésie de Céline Denjean : rien de pire qu’un cadavre dans le placardpar Céline Denjean
édité par Pocket le 14 janvier 2021
Pages: 672
Ce livre peut ne pas être adapté à tous les publics

Deux femmes dans l'œil du cyclone... D'un côté, Abby Le Guen, mère de famille bourgeoise et névrosée : si elle ne nie pas avoir exécuté, dans son sommeil, son médecin de mari, elle refuse farouchement d'expliquer les raisons de son geste... De l'autre, Manon Bousquet, laquelle ces derniers temps se sent épiée, harcelée même, persécutée... Au centre de leur tourmente : L'Œil, celui qui sait tout, voit tout, qui distribue les cartes et mène le jeu... Lui seul possède les pièces manquantes de ce puzzle sanglant : sales petits secrets, souvenirs dérobés, rancune de classe et vengeance à froid...

Du même auteur : La fille de Kali

 

J’ai une grande faiblesse pour les auteurs qui jouent avec leurs lecteurs. Ce genre de livre qu’on commence avec la prétention du lecteur « qui a tout lu », qui croit avoir « tout compris » et qui se rend compte que non seulement ce n’est pas le cas mais que l’écrivain gardait la main haute du début à la fin, m’enthousiasme au plus au point. D’abord parce que c’est extrêmement difficile à écrire avec brio et surtout parce que c’est assez rare.

Céline Denjean a une recette bien à elle pour ses polars. Elle alterne une ou deux enquêtes avec une histoire totalement différentes qui finissent par se rejoindre en un grand feu d’artifice final au moment où vous vous attendiez le moins. Souvent, même, un mystère supplémentaire, façon œuf de pâques, est caché dans le livre et vous n’en comprenez les tenants et les aboutissants qu’aux toutes dernières pages.

De ce fait il est impossible d’ouvrir un livre de cette auteure sans le dévorer d’une traite. Heureusement, là aussi, elle a tout prévu : chaque chapitre est d’environs deux à trois pages, ce qui vous permet de le lire par petits bouts sans vous perdre, si tant est que vous arriviez à vous arrêter.

Dans les précédents livres de Céline Denjean, le criminel n’est pas connu. Nous assistons donc à plusieurs enquêtes menée par le commissaire Elodie Bouquet et découvrons, à la fin, le lien entre ceux-ci et l’identité de celui-ci.

Dans « Double amnésie » les règles changent : non seulement le cerveau du crime est déjà connu mais une des enquêtes touche directement l’héroïne qui souffre encore des conséquences de sa dernière enquête sur Le Cheptel.

Ce n’est pas pour autant qu’on aura tout compris et de révélation en horrible surprise, on réalise que, finalement, il n’y a peut-être pas d’innocents du tout dans cette affaire très macabre où les cadavres dans les placards et les secrets de famille sont des armes bien dangereuses.

Tout au plus, ce que je regrette c’est l’oubli de la touche de « fantastique » qu’on trouvait dans les autres opus et qui permettait de s’évader un peu. « Double amnésie » se rapproche plus du thriller domestique, un genre que je ne prise en général pas. Mais il est tellement bien écrit qu’on passe tout de même un bon moment et qu’on ne voit pas passer les 450 pages de celui-ci.

Comme à son habitude, Céline Denjean distribue les pièces du puzzle à compte-goutte et s’amuse même à nous proposer plusieurs emplacements possibles pour chacune d’elles pour notre plus grand plaisir.

 

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